La collection de l'apothicairerie de l'hôpital a été étudiée par Jean Peyresblanques (1974), puis par l'expert dacquois Xavier Petitcol. Les recherches du Dr Peyresblanques dans le fonds d'archives de l'hôpital (actuellement aux Archives départementales des Landes) ont mis au jour plusieurs documents en rapport avec la constitution de l'ensemble de faïences (correspondance, factures, reçus) ainsi que les inventaires successifs de l'apothicairerie (1748, 1819, 1832, 1852). Toutefois, le remplacement fréquent des fragiles pots à pharmacie et les pertes nombreuses rendent aujourd'hui difficile l'attribution des pièces subsistantes à telle ou telle campagne d'achat. Seule l'analyse technique et stylistique permet d'établir une chronologie relative.
La première mention d'une "chambre de lapotiquerie" figure dans un inventaire de l'hôpital du 13 mars 1748. L'officine possède alors 31 pots petits ou grands et 45 pots "de fayance" d'origine indéterminée, peut-être attribuables au fabricant bordelais Jacques Hustin (13 ou 14 pots actuellement conservés seraient des vestiges de ce premier ensemble, réf. IM40004607). C'est toutefois sous la direction de la Sœur Marguerite Rutan (1779-1794), qui avait été "pharmacienne" aux Filles de la Charité de Toulouse avant son arrivée à Dax, qu'est constitué l'essentiel de la collection : dès le mois d'août 1781, la supérieure commande au faïencier bordelais Charles Boyer (ancien ouvrier de Hustin), pour une somme de 206 livres 10 sols 3 deniers, plus d'une centaine de pièces (40 chevrettes, 50 pots canon, 12 piluliers, 6 "mannequins" et 6 grands pots ouverts), dont un assez grand nombre est toujours conservé (réf. IM40004608, IM40004609, IM40004610, IM40004611). L'inventaire de 1819 signale 80 pots canon, 9 grands pots, 66 chevrettes et 4 encriers, le tout "en fayence", ce qui suppose une augmentation notable par rapport aux achats ante-révolutionnaires. En 1832, cependant, la pharmacie ne contient plus que 105 pièces de céramique (65 pots canon, 6 grands pots, 30 chevrettes, 4 encriers). Enfin, l'inventaire de 1852 ne mentionne plus que 47 pots de faïence, chevrettes exceptées (22 pots à pommade, dont 4 grands, 20 pots à cérat, 3 à miel, 2 à graine). L'ensemble, cependant, s'est enrichi de 39 pots en porcelaine à filets acquis en janvier 1836, avec trois vases Médicis, de la manufacture toulousaine Fouque-Arnoux et Compagnie : la plupart subsiste toujours (réf. IM40004614). Au moment de l'étude de J. Peyresblanques, la collection comptait 72 pièces de faïence (27 chevrettes, 45 pots de taille et de forme variées) et un vase, ainsi que 32 pots de porcelaine. Il faut y ajouter 175 pots ou bocaux de verre de la seconde moitié du XIXe siècle (non étudiés). Les autres objets, en bronze (mortiers et pilons, brise-grains) ou en cuivre (balance, poids, casserole, louche), datent pour la plupart du XVIIIe, voire du XVIIe siècle. L'ensemble est complété par une série de mortiers de table en porcelaine des années 1920-1930, par la fabrique Giraud Demay Vignolet de Bruère (réf. IM40004618).