Selon une tradition familiale rapportée par B. Darmaillacq, ces tableaux en pendant furent offerts à la cathédrale de Dax à la mort de Charles Le Quien de La Neufville (1806-1892), en même temps que Le Christ et Nicodème de Stomer (réf. IM40004544). Charles de La Neuville était le dernier descendant mâle d'une famille qui avait donné au diocèse son dernier évêque avant la Révolution. C'est peut-être de la collection de ce prélat, Charles-Auguste Le Quien de La Neufville (1728-1805), petit-fils du peintre lillois Arnould de Vuez (1644-1720), que pourrait provenir l'ensemble de ces peintures. La destination originelle des deux pendants, en revanche, n'est pas connue, mais leurs sujets laissent penser qu'ils pouvaient orner la chapelle d'une confrérie de pénitents, peut-être insérés dans un retable ou dans un lambris, comme le suggère leur format allongé. Il ne semble pas, toutefois, qu'ils puissent être rapprochés du retable et du tableau d'autel des Pénitents bleus de Dax, accordés par le préfet au curé Ducamp le 16 pluviôse an 11 (voir présentation du mobilier, réf. IM40004422).
La Sainte Madeleine, attribuée par Jacques Foucart à Charles-Joseph Natoire (1700-1777), est considérée aujourd'hui comme une simple copie, jugement confirmé par Susanna Caviglia-Brunel dans sa monographie du peintre (2012, notice PR.3). La comparaison avec les versions autographes de Natoire, l'une à l'église Saint-Aubin de Villeconin (vers 1735), l'autre dans une collection particulière (signée et datée 1739), ne laisse aucun doute à ce sujet. La composition matrice n'ayant apparemment jamais été gravée, la question du modèle utilisé par le copiste reste entière : si le format est plus proche de la toile de Villeconin, la copie dacquoise, qui a peut-être été recoupée (la discipline posée à droite est à peine discernable), comporte les deux têtes d'angelot au-dessus de la sainte visibles sur la toile en collection particulière, mais non le crucifix sculpté qui complète la croix.
Le Saint Jérôme, d'une qualité de modelé supérieure à celle de son pendant, pourrait être d'une main différente. S. Caviglia-Brunel évoque l'hypothèse d'une copie d'après un original inconnu de Natoire (notice PR. 4).
Les deux toiles de la cathédrale ont été restaurées en 1982 par l'atelier parisien Genovesio aux frais de l'Association des amis de la cathédrale.