L'ancienne église Saint-Jean-Baptiste, sans doute d'origine romane, est connue par un relevé effectué en 1902 : érigée au milieu d'un cimetière, elle comportait une nef à trois vaisseaux plafonnés d'égale longueur, ouvrant par trois grandes arcades sur piliers carrés ; le vaisseau central était prolongé par un chevet plat peu profond, dans l'axe duquel était adossée une sacristie rectangulaire ; un clocher-tour trapu, coiffé d'un toit en pavillon, flanqué au nord d'un petit porche ouvert, constituait le massif occidental.
Parvenu en mauvais état à la fin du XIXe siècle, l'église fit l'objet en 1902 d'un projet de reconstruction à neuf par V. Séron, architecte de l'arrondissement de Saint-Sever. Cet édifice de style néoroman aurait dû comporter : un vaisseau central de quatre travées ouvrant par de grandes arcades en plein cintre sur des bas-côtés dotés d'une travée supplémentaire à l'ouest, celle-ci flanquant un clocher-tour dans-œuvre couvert d'une flèche octogonale ; une abside à cinq pans épaulée de deux sacristies symétriques. L'ensemble devait être voûté de fausses croisées d'ogives. Le plan Séron fut approuvé le 1er novembre 1902, mais des dissensions au sein du conseil municipal au sujet de l'emplacement du futur édifice entraînèrent des atermoiements, en dépit de l'approbation préfectorale accordée au projet et de la promesse d'un don de 10 000 francs par un particulier (M. Boisot). L'état lacunaire de la documentation ne permet pas de connaître avec exactitude le moment de l'abandon définitif du projet, qui dut intervenir après février 1905 (comm. écrite de Mme Rosa Ducos).
La vieille église se dégradant de plus en plus, malgré de probables réparations a minima, un rapport de l'architecte Henri Depruneaux (6 novembre 1926) occasionna sa fermeture pour raison de sécurité et l'adoption d'un nouveau projet de reconstruction. Après l'achat par la commune d'une parcelle de terrain appartenant au bureau de bienfaisance (mars 1928), le nouveau lieu de culte fut érigé de 1928 (pose de la première pierre le 17 juin) à 1930 par l'entrepreneur mugronnais Gaulin sur les plans des architectes associés Henri Sajous et Charles Hébrard (agence à Paris et Biarritz), sans doute assistés de Charles Nicod. Quelques éléments de l'ancienne église furent remployés, en particulier le bel ensemble de verrières du Toulousain Auguste Charlemagne (1879), complété par quatre nouveaux vitraux de l'atelier bordelais Delmas. Les chapiteaux en pierre de Tercé, ainsi que la plus grande partie du mobilier liturgique, sont l'œuvre du sculpteur bordelais Gabriel Noël Rispal (1892-1970), les peintures murales (aujourd'hui disparues) du peintre mugronnais Jean-Laurent Meyranx. La nouvelle église, consacrée en 1930 par l'évêque Clément Mathieu, eut en 1932-1933 les honneurs d'une publication dans la revue La Construction moderne. Il s'agit, avec l'église de Brocas, exactement contemporaine (Léglise et Bonnefous, 1928-1930), de l'un des rares édifices cultuels landais érigés pendant l'entre-deux-guerres.