Le domaine du Bout de l'Île est mentionné au milieu du 18e siècle : en 1769, les frères Féger lèguent à leur sœur Elizabeth et à son mari Joseph-André de Foucques "la maison et bâtiments par eux nouvellement édifiés". La maison est estimée à 38000 livres, les meubles et vaisseaux vinaires 8000 et 4000, pour la récolte "pendante par branches et racines" en cours. En 1776, sur la carte de la palu de Macau, le bâtiment est de forme rectangulaire avec deux excroissances à l'est et à l'ouest.
Avant la Révolution, le domaine est transmis à leur fille Marguerite-Marie : son mari Jean-Joseph de Biré donne son nom au château.
La première moitié du 19e siècle voit se succéder les Béraud et Drouilhat de Ségalas qui vendent en 1833. A cette date, Henri-Charles Féger-Kerhuel (1792-1857) rachète la propriété. À sa mort, ses héritiers vendent pour 67000 francs aux frères négociants Jean et Philippe-Joseph Dussaud.
Le plan cadastral de 1843 représente un bâtiment avec un décrochement sur la façade latérale nord.
Lors de la vente de 1858 aux Dussaud, l'inventaire fait mention "d'une maison de maître en pierres, couvert en tuiles, élevée d'un étage, ayant sept fenêtres de façade, à l'est et à l'ouest, et deux pièces de profondeur ; contenant sept grandes chambres à coucher, deux salons, cuisine, chambres domestique, cabinet, etc...". Cette description qui ne fait état que de 7 fenêtres ne correspond manifestement pas à la construction actuelle ; en revanche la distribution avec 7 chambres est celle restituée par le plan de 1919. La demeure aurait donc été rhabillée dans la seconde moitié du 19e siècle et agrandie avec l'ajout de trois (?) travées supplémentaires surélevées d'un étage au nord. Les corniches régnantes paraissent avoir été réalisées d'un seul jet afin d'harmoniser la reconstruction. La famille Dussaud semble avoir voulu rendre visible la demeure avec cette surélévation purement symbolique, couronnée d'une terrasse à balustrade. La régularité de la façade est conservée avec des travées de baies en majorité aveugles.
Ces reconstructions peuvent aller de paire avec la construction des logements ouvriers au nord, précisément datés avec l'inscription 1878 à l'angle de la corniche. En 1898, la production viticole du domaine s'élève à 90 tonneaux.
Au cours de la 1ère Guerre Mondiale, la propriété passe, par mariage, aux Claverie, propriétaires d'autres domaines à Ludon.