Une note du curé Lafitte dans le registre de la paroisse précise que 1928 fut une année importante pour les cloches de Sainte-Catherine. Avant cette date, l'église possédait une grosse cloche de 1760 (fêlée), une cloche de taille moyenne et deux petites ("la plus petite pouvait être levée à bras par un seul homme et l’autre la suivait de près, on ne les utilisait que pour les obsèques des petits enfants"). Une souscription fut d'abord ouverte pour refondre la grosse cloche, fêlée à l'occasion du tocsin sonné pour la Victoire en novembre 1918, travail confié au fondeur tarbais André Darricau. La collecte ayant rencontré un franc succès (13 910 francs), Darricau fut également chargé de fondre un autre instrument avec le matériau des deux petites cloches exécutées entre 1889 et 1898, pour 1 200 francs, par Émile Vauthier, de Saint-Émilion : c'est la cloche ici étudiée.
Le choix des parrains de la nouvelle cloche rendit hommage aux villageois les plus éprouvés par la Grande Guerre, terminée dix ans plus tôt : l'institutrice du village, Pauline Lapeyre, y avait perdu ses trois fils (voir tableau commémoratif) ; Julien Man, lui-même blessé de guerre, avait eu un fils tué (Jacques Simon) et un frère blessé. La dédicace, dans le même esprit, cite l'antienne Da pacem Domine in diebus nostris.